Roman, poésie, théâtre, vulgarisation scientifique et technique, bandes dessinées, etc., vous avez vibré, pleuré, rêvé, découvert en lisant ces oeuvres du monde entier en français. Quel bonheur d’accéder à ces textes avec tant de facilité… bien que ce ne soit pas dans la langue de l’auteur ! Chaque année, le prix Pierre-François Caillé de la traduction récompense et encourage un traducteur en début de carrière. Zoom sur ce métier de traducteur de l’ombre dont nous avons tant besoin pour faire rayonner la littérature internationale dans notre langue !
Le Prix Pierre-François Caillé, une récompense importante pour la profession
Fondé en 1981, le prix Pierre-François Caillé de la traduction récompense chaque année un traducteur littéraire qui débute dans l’édition (maximum trois ouvrages traduits et publiés) pour sa traduction en français d’une œuvre littéraire de fiction ou de non-fiction parue au cours de l’année précédente.
Décerné par la Société française des traducteurs (SFT), avec le concours de l’École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs (ESIT) de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, il offre au lauréat une dotation de 3000 euros.
Vous avez sans doute lu et/ou entendu les mots de Pierre-François Caillé…
Ce prix a été instauré en mémoire de Pierre-François Caillé (1907-1979), président d’honneur de la SFT – dont il fut l’un des créateurs – et président fondateur de la Fédération internationale des traducteurs (FIT). Pierre-François Caillé est un illustre traducteur qui a révélé ses talents dans de nombreux domaines de la traduction : doublage, sous-titrage, traduction littéraire et interprétation. Parmi ses traductions célèbres de l’anglais au français, figure le fameux roman de Margaret Mitchell “Autant en emporte le vent”, puis il a assuré le doublage du film qui en a été tiré.
Carole Fily lauréate du prix Pierre-François Caillé de la traduction 2017
C’est la traductrice Carole Fily qui remporte le prix Pierre-François Caillé de la traduction 2017, décerné le 1er décembre, pour sa traduction de l’allemand vers le français de “L’étrange mémoire de Rosa Masur”, un roman de Vladimir Vertlib paru aux Éditions Métailié.
Dans ce roman, une Juive russe de 92 ans est amenée à raconter sa vie pour gagner un concours organisé dans la petite ville de Gigricht en Allemagne. Son récit traverse ainsi tout le XXe siècle, entre guerres, nazisme, misère et antisémitisme.
Texte écrit par un auteur autrichien d’origine russe, la traductrice – professeure agrégée d’allemand – a dû notamment interpréter les libertés linguistiques que prit l’auteur avec une langue qui n’est pas la sienne. Un véritable défi de traduction salué par le jury !
Cette année, le jury a également décerné une mention spéciale à Michelle Ortuno pour sa traduction de l’espagnol vers le français de “Baby Spot” (auteur : Isabel Alba, aux éditions La Contre-Allée).
Rappel de ces traducteurs littéraires récompensés les années précédentes…:
2016 : Lucie Modde pour sa traduction du chinois de “Tout ça va changer”, Lao Ma (édition Philippe Picquier).
2015 : Sophie Hofnung pour sa traduction de l’espagnol de “Pierre contre ciseaux” (auteur : Inés Garland, édition L’École des loisirs)
Mentions spéciales à :
- Anne Cohen-Beucher : traduction de l’anglais de “DJ Ice” (auteur : Love Maia, édition Alice Tertio)
- Marie-Anne de Béru : traduction de l’anglais de “Will le Magnifique” (auteur : Stephen Greenblatt, édition Flammarion)
2014 : Jean-Christophe Salaün : traduction de l’islandais de “La Femme à 1000°” de Hallgrímur Helgason aux éditions Presses de la Cité.
Vous êtes traducteur interprète vers le français et vous débutez dans l’édition ? Si l’une de vos publications vous rend particulièrement fier (ou fière), proposez à votre éditeur de la soumettre au jury de la SFT. L’appel à candidatures a lieu à l’occasion du Salon du Livre à Paris (France), ne le manquez pas !
Règlement du concours : https://prixcaille.fr/index.php/reglement **